Jacques Saadé PDG de la CMA CGM est sceptique sur l'avenir du PAM
Jacques Saadé est le président de la CMA CGM, troisième armateur mondial, un exemple de croissance dans la mondialisation
Jacques Saadé reprend l'affaire familiale suite au décès de son père. Investisseur avisé, il mise sur le développement du commerce avec la Chine avant tout le monde, et avec succès. Loin de s'arrêter en si bon chemin Jacques Saadé rachète à Bolloré la compagnie Delmas, très bien implantée sur le continent africain. Bien joué car le développement du commerce Afrique-Asie commence à peine. Conscient des réalités du marché, Jacques Saadé ne néglige pas l'informatisation du maritime et négocie un contrat sur-mesure avec IBM, fournissant ainsi des outils de choix à ses clients, sans gréver ses coûts.
Marseille a vu grandir la CMA CGM à l'ombre de la passerelle qui hante le quai d'Arenc sans prendre la mesure de l'enjeu de la présence de la CMA CGM sur Marseille. Il est de coutume à Marseille d'énumérer les grandes sociétés de la zone et de dire, oui bon ben à Marseille pour résumer il y a Gemplus (il sont à Gémenos mais bon), Lustucru, Avenir Telecom, Orangina (ils sont à Aix les Milles) et puis ... ah oui, la CMA, tu sais l'immeuble sur l'autoroute, l'A55, c'est ça ...
Marseille a prospéré il y a bien longtemps sur le développement des échanges internationaux, notamment, et il faut bien le dire, sur la colonisation des territoires d'Afrique du Nord. La décolonisation a causé un tort considérable à Marseille et à son port. Les (bonnes) raisons politiques de cet état de fait sont aujourd'hui incontestables et ont permis le développement, bon gré mal gré, des pays Nord-Africains. La mondialisation rappelle Marseille à sa vocation de port, de hub méditérranéen, de plateforme d'échanges Asie - Afrique du Nord - Europe.
Il y a quelque chose d'extraordinaire dans le développement de la CMA CGM. Le groupe se développe formidablement bien sur l'expansion du commerce mondial, le groupe est à Marseille, et tout se passe comme si Marseille existait indépendament de ce développement alors qu'elle y a une place légitime et majeure à prendre. Il faudrait lister ici les corporatismes et les mesquineries syndicales qui empêchent Marseille de profiter de cette formidable opportunité. Je ne le ferais pas, c'est trop déprimant.
Je profite de ce billet inaugural sur l'économie de Marseille pour rendre un hommage à Jacques Saadé et à tous ceux qui veulent rendre à notre ville la place qu'elle mérite dans le développement inéluctable des échanges internationaux. Je comprends Jacques Saadé quand il met l'accent sur la nécessité d'avoir un port fiable. Jacques Saadé a raison quand il insiste sur la nécessité pour Marseille de disposer d'infrastructures à la hauteur de la compétition mondiale. On ne me fera pas croire que Marseille est condamnée à devenir une déviation sur les routes du commerce mondial comme l'a dit, avec une forme de dépit Jacques Saadé dans Le Monde
Jacques Saadé a raison, le port doit vivre et se réformer, et Marseille aura un avenir.
Maurice Kowacs
En +
Infos sur l'actu 13 dans ... actualités à Marseille
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire